Le changement se crée dans les marges.
Le changement se fait dans les marges.
Les marges ne sont PAS des espaces secondaires.
Ce sont des lieux de potentiel, de transformation, des points d’appui pour réécrire les récits qui dominent, qui enferment, qui aliènent.
Nous vivons dans une ère transitionnelle, une ère marquée par des bouleversements économiques, climatiques, sociaux.
Face à tout cela, il est facile de se sentir insignifiant, écrasé par l’ampleur des structures qui paraissent immuables.
Mais que sont ces structures si ce n’est des accumulations de petites décisions, d’actions isolées, qui un jour ont pris de l’ampleur?
Tout ce qui semble énorme aujourd’hui, tout ce qui occupe tant de place, a été un jour une idée dans un recoin.
Une graine qui a germé dans une marge.
Il est important de valider cette intuition que vous portez peut-être déjà, la pensée que ce n’est pas dans le bruit assourdissant du centre que le véritable changement émerge.
C’est dans le calme des marges, là où l’on ose encore expérimenter, créer sans peur du jugement, tenter des alternatives que le vécu collectif n’a pas encore intégrées.
Ces marges, ce sont les lieux de l’audace et de l’imagination, des endroits où l’on fait preuve de courage pour bousculer les normes.
Être dans les marges, c’est souvent accepter d’être invisible, incompris, voire contesté.
Et pourtant, ces espaces sont d’une richesse immense, car c’est là que tout commence.
Regardez autour de vous : les idées les plus révolutionnaires, celles qui ont transformé des sociétés entières, sont nées dans des cercles restreints, dans des conversations discrètes, dans des projets qui semblaient insignifiants aux yeux de la majorité. Le changement ne se déclare pas en fanfare; il se construit dans les actes quotidiens de ceux qui osent croire en un autre chemin.
Mais croire en ce potentiel, dans un monde qui nous pousse sans cesse à mesurer notre valeur par l’échelle du grandiose et de l’immédiat, demande de la confiance.
De la confiance en soi, mais également en ce temps long de nos projets, même lorsqu’ils semblent petits, fragiles ou hors du cadre.
Et cette confiance n’est pas une foi aveugle; elle se nourrit d’échanges, d’écoutes, de ces moments où l’on réalise que l’on n’est pas seul à vouloir bousculer l’ordre établi.
Ensemble, dans cette marge qui grandit, nos projets s’entrelacent, se renforcent.
Je vous lis. Je vous écoute. Je vous entends. Être dans la marge, c’est parfois déroutant, épuisant.
Alors ces mots que je dépose sont une reconnaissance que ces sentiments sont légitimes, importants à reconnaître mais aussi, que la beauté de ce qui se tisse, est important aussi et a une valeur en soi, avant même tous les grands accomplissent dont nous rêvons.
Ce que chacun de nous fait, individuellement, contribue à quelque chose de bien plus grand, même si nous ne voyons pas toujours comment à prime abord.
Parfois, c’est un mot partagé qui inspire une autre personne à prendre le relais; parfois, c’est un geste d’entraide qui permet à un projet de naître ou de perdurer.
Et peu à peu, cette marge, autrefois discrète, commence à envahir la masse. Elle ne la détruit pas d’un coup; elle la transforme, patiemment, en y insufflant de nouvelles façons de faire, de penser, de rêver.
Cela peut sembler paradoxal de se concentrer sur ces petites actions dans un monde qui appelle à des changements systémiques urgents.
Mais n’oublions pas : tout système est le résultat d’une multitude de choix individuels, de structures créées et maintenues par des personnes.
Et si ces choix changent, si ces structures se déplacent, c’est parce que des marges, inlassablement, continuent de pousser contre leurs limites.
Alors, même lorsque la crainte vous saisit face à ce qui semble insurmontable, même lorsque le poids des structures établies vous paraît écrasant, souvenez-vous que chaque petite pierre que vous posez dans la marge participe à cet édifice collectif.
Chaque pas compte, même ceux qui paraissent insignifiants.
Ce n’est pas une illusion, mais une réalité que l’histoire nous enseigne encore et encore.
Et dans cette perspective, il est aussi crucial de se rappeler que la patience est une vertu révolutionnaire.
Transformer les structures prend du temps.
Les idées doivent se diffuser, les alliances doivent se tisser, les résistances doivent s’apaiser.
Cultiver un projet dans la marge, c’est accepter ce temps long, c’est choisir de continuer à croire et à agir, même lorsque les résultats semblent si loins de nous.
Je vous invite donc, en me lisant, à chérir ces marges, à les nourrir, à les habiter pleinement.
Vous n’êtes pas seuls dans ce chemin.
Ensemble, je suis convaincue que nous co-construisons quelque chose qui a le potentiel de transformer la masse, non pas en s’y opposant frontalement, mais en y insufflant cette énergie nouvelle, cette vision alternative, ce souffle collectif.
Le changement se fait dans les marges.
Et dans ces marges, il y a nous.
Il y a vous, vos projets, vos espoirs, vos gestes.
Continuons d’y croire, de les tisser, de les faire grandir.
Parce que c’est là, dans cet espace vivant et en expansion, que l’avenir se dessine.
Nous serons peut-être la marge qui demain, bousculera la masse.